Mission de Juillet 2012

Compte-rendu de la Mission de Juillet 2012 à Madagascar

Membres du voyage : Laura MAGRO, Vincent NIER

Nous partons le dimanche 15 juillet de Paris et arrivons dans la nuit à Antananarivo, la capitale de Madagascar. Après 3 jours dans cette grande agglomération, nous prenons le départ pour Belo-sur-Tsiribihina : le trajet est éprouvant avec 18h de route en taxi-brousse et une traversée nocturne de la rivière, mais nous avons la chance de profiter du coucher de soleil sur l’allée des baobabs.

Dera, le président de Nazarena Madagascar, nous a accompagné dans toutes nos étapes : en tant qu’interprète, guide touristique, collaborateur précieux pour le projet, et finalement comme ami. En arrivant à Belo-sur-Tsiribihina, la salle informatique est prête : les ordinateurs sont installés et branchés ! Les entrées sont sécurisées par de grosses poutres et des cadenas, nous disposons de 2 grandes tables, des tabourets et tableaux ont été commandés au menuisier. Nous sommes ravis et installons les 3 ordinateurs portables supplémentaires que nous avons apporté. Deux des ordinateurs fixes installés ne fonctionnent pas, il s’agit juste d’une RAM déplacée, Vincent le répare rapidement. La salle nous est accordée par le lycée coranique du Madressa en contre-partie de l’accueil d’élèves de leur établissement dans les formations.

Dans un premier temps, nous informons les principaux notables de la ville de notre présence. Les visites de courtoisies nous amènent donc à rencontrer le secrétaire général de Belo, le chef de District, Akil et Razy, deux grands commerçants de la ville, Martin le vétérinaire – membre de Nazarena Madagascar. Puis, très vite, Dera organise des réunions préliminaires avec nos futurs élèves. Deux groupes sont formés : les débutants (principalement des lycéens) et les avancés (ceux qui ont suivi les formations de l’année précédente avec l’association Tanora Mijoro). Nous nous mettons d’accord pour un agenda chargé puisque chaque groupe est divisé en 2 (pour limiter à 2 élèves par ordinateurs) et dispose d’1h30 de cours par jour. En parallèle, tous les après-midi sont consacrés à un groupe de formateurs que nous cherchons à former de façon intensive. Il s’agit de nos deux futures formatrices-gérantes Florence et Larissa (recrutées par Dera), de Dera et Louva qui vont gérer l’informatique dans l’école informatique de Nazarena (ouverture prévue en septembre prochain). Ce sont en tout 52 personnes, cet été, qui ont participé de manière assidue à nos cours.

Le contenu des cours est sensiblement similaire à celui proposé l’année précédente : identification du matériel, prise en main de la souris et du clavier, utilisation des logiciels de base (traitement de texte et feuille de calcul). Nous créons en permanence des exercices pour compléter nos explications et laisser une trace écrite. En effet, il faut très tôt envisager le fonctionnement du centre après notre départ. La fin des formations est marquée par le passage d’un examen de niveau, adapté pour chaque groupe. Les élèves (70% d’entre eux) qui ont validé les compétences requises, se voient remettre un certificat de formation. Tous sont fiers d’avoir participé et souhaitent que le centre reste ouvert.

Florence et Larissa sont les futures employées du centre. Toutes deux se sont montrées très appliquées pendant les cours, elles ont fait de très gros progrès en informatique, et demandaient régulièrement à travailler en dehors de horaires prévus. Cela dit, ces 15 jours ont été très intenses mais n’ont pas suffit à leur donner assez confiance en leur capacité pour prendre dès maintenant le relais. Elles continuent à travailler sur les ordinateurs portables et devraient très bientôt lancer une nouvelle session avec des élèves débutants.

Ce voyage est une pleine immersion dans la vie malgache, riche en découverte, avec notamment la visite du site remarquable des Tsingy. Nous prenons pleinement conscience de la réalité sur place, avec notamment le problème de l’accès à l’éducation et sommes plus convaincus que jamais de la contribution de notre centre dans l’aide au développement de la ville. Avec Dera, nous avons définit les prix des formations, ainsi que de l’accès aux ordinateur et à l’impression de documents. Il semblerait que les tarifs convenus permettent d’assumer tous les frais engendrés par le centre, tout en restant accessible financièrement pour les élèves.

Durant 15 jours à temps plein, nous avons été au contact direct de la population et avons appris beaucoup sur la culture malgache. Ce fut une vraie chance de construire des relations d’amitié et de partage avec nos élèves. Après ce voyage très productif, la population nous accorde sa confiance. Nous travaillons en étroite collaboration et les laissons s’approprier la salle informatique et le matériel. Les acteurs principaux de la ville ont compris le bien-fondé de notre action et les atouts d’un tel centre. Nos formatrices sont des personnes de confiance qui vont avoir un contrôle l’une sur l’autre, ainsi qu’une entre-aide indispensable. Dera assure un rôle de superviseur essentiel et nous contacte régulièrement. Il entame des démarches pour permettre à nos formations d’être reconnues par l’Etat malgache comme qualifications professionnelles. Nous avons rencontré à Antananarivo le DRH du Ministère des formations professionnelles, et il semblerait que notre dossier entre dans leurs critères. Enfin, nous avons pu rencontrer M. Molou, propriétaire de la salle et riche commerçant, originaire de Belo, il vit désormais à Antananarivo. Il nous a manifesté tout son soutien dans notre projet et nous assure d’être partenaire pour la suite de nos ambitions.

Perspectives : quatrième mission en 2013

Pendant un an, le centre doit pouvoir fonctionner de façon autonome. Même si les formations ne sont pas assurées en continu, des sessions vont être organisées régulièrement. Nous avons eu l’occasion de tester la connexion Internet par clé 3G. Le débit reste faible mais il est possible de naviguer sur le web. L’été prochain, nous projetons de connecter plusieurs ordinateurs au grand réseau mondial de manière à faciliter les communications de cette région enclavée, de favoriser le tourisme, et soutenir l’éducation par l’accès à cette source d’information inépuisable.

Enfin, en poursuivant les démarches administratives avec le ministère, nous espérons obtenir très bientôt un certificat de reconnaissance comme formation qualifiante. Ceci apportera une valeur supplémentaire à notre action.


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